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Pourquoi les astronautes souffrent-ils du mal des transports dans l'espace ?

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En 1996, l’Experience sur la rotation du torse s’est deroulee au cours de la mission STS-78 de la navette spatiale avec l’appui de l’astronaute canadien Bob Thirsk, d’un financement de l’ASC et du soutien de la NASA. M. Douglas Watt, de l’Universite McGill a Montreal, assumait alors les fonctions de chercheur principal.
C’est une observation faite par l’un des collegues de M. Watt qui est a l’origine de cette experience. S’obligeant a bouger en tournant la tete et le torse d’un meme bloc, cette personne s’est mise a endurer des nausees. M.
Watt s’est alors demande si le fait de bouger ainsi causait le mal des transports, ou syndrome d’adaptation a l’espace, qui touche environ la moitie des astronautes au debut de leur mission spatiale.
L’Unite de recherche en medecine aerospatiale (AMRU) de l’Universite McGill a mis au point le materiel et le protocole necessaires pour realiser une experience afin d’etudier cette question.
Cette experience avait pour but d’observer les mouvements angulaires oeil-tete-torse durant les activites spatiales des astronautes (exercices, realisation d’experiences, maniement d’equipement scientifique). Si la rotation du torse jouait un role dans l’apparition du syndrome d’adaptation a l’espace, les chercheurs pouvaient s’attendre a ce que les astronautes adoptent une telle maniere de bouger. Cette strategie de deplacement est dite « egocentrique » parce que la personne se guide a partir de la position de son propre corps plutot que par des reperes exterieurs. Le regard glisse donc d’un repere a un autre, ce qui engendre une sensation d’instabilite dans le champ visuel Visuel
visuels
Qui touche le sens de la vue.
, et provoque la nausee et le mal des transports.
L’experience a ete realisee a trois reprises, soit au debut de la premiere journee de vol, a mi-parcours de la mission et vers la fin du sejour dans l’espace.
D’apres les analyses des resultats de l’experience, il s’avere que les astronautes adoptent effectivement une strategie de rotation du torse au debut du vol et que cela pourrait avoir une incidence sur l’apparition des symptomes du mal des transports au debut d’un sejour dans l’espace.
La technique mise au point pour l’etude de la rotation du torse a ete evaluee par l’AMRU qui aimerait l’utiliser comme outil diagnostique clinique. Cette technique est prometteuse pour la mesure de la fonction de l’oreille interne. M. Watt a reussi a demontrer que cette technique donne des resultats mesurables et qu’elle permet de determiner dans quelle oreille, la gauche ou la droite, les deficiences vestibulaires sont presentes - deux elements essentiels au developpement d’outils de diagnostic et de readaptation.

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